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Regard sur la nouvelle génération d’artistes : Lucas Taylor
Lucas Taylor à 19 ans et il est étudiant en première année de théâtre à l’Université d’Ottawa. Il nous raconte ce qui l’a amené au théâtre, son parcours en français et ses envies.
Après plusieurs années passées entre Halifax et la Suisse, Lucas et sa famille sont arrivés à Toronto quand il avait 9 ans. Depuis toujours, Lucas fait rire les autres et aime se mettre en scène ; le théâtre est donc apparu comme une évidence pour lui. D’une manière ou d’une autre, il voulait faire partie du « royaume du divertissement » comme il l’appelle, même si c’était juste en coulisse.
Lucas a appris le français dans son cursus scolaire, que ce soit au Canada ou en Suisse, mais sa famille est anglophone et l’anglais est la langue prédominante à la maison. Lui a toujours voulu travailler son français et il se dit aujourd’hui « franco-anglophone », un francophone assuré mais avec un accent anglophone ; e qui lui vaut d’être tantôt considéré comme l’Anglophone ou le Francophone du groupe, selon les situations et les événements communautaires.
Quand il était jeune, Lucas allait régulièrement au Young People Theatre de Toronto et aussi au Théâtre français de Toronto pour assister aux Zinspiré.es. En parallèle, il continuait de se mettre en scène chez lui en se filmant et en réalisant des montages vidéo. Etudiant à l’école secondaire Toronto Ouest, il a suivi des cours de théâtre pendant deux ans et a rencontré l’équipe de l’Université d’Ottawa lors d’une présentation de leurs programmes à l’école. Il postule alors au programme du Département de théâtre mais également dans deux autres universités en Ontario. Finalement, suite à son audition, l’Université d’Ottawa lui propose d’intégrer son parcours francophone intitulé Baccalauréat en Pratique Théâtrale (B.P.T. en jeu) et Lucas accepte sans hésitation, bien que les autres universités aient aussi accepté sa candidature.
Cette première année à Ottawa a été très riche : « J'ai découvert le monde théâtral francophone et la multitude de formes ; l'énergie est différente selon la langue de jeu. On le ressent surtout dans les pièces contemporaines où il y a plus de tension dans les mouvements et plus de nuance en français. Même si bien sûr toutes les pièces sont différentes ». Lucas fait partie d’une promo de 10 étudiant.e.s avec lesquels il va grandir théâtralement pendant 3 ans : « le but est de créer une ambiance de troupe avec lesquels on va grandir ensemble en tant qu'artiste ».
Il a particulièrement apprécié de voir comment chaque professeur.e met en avant des qualités de jeu différentes. Par exemple, dans un même cours, un professeur voulait que les étudiants amènent le spectateur à voir ce qu’ils avaient en tête, tandis qu’un autre voulait que l’histoire passe par leurs corps. Ce sont des approches très différentes et un travail passionnant. Ou encore : « Un jour, nous devions présenter une scène de La Meute (d'Esther Beauchemin) et je devais attraper physiquement quelqu’un. La leçon pour apprendre à faire ça de manière convaincante sans mettre en danger l'autre m’a fasciné ».
En dehors du théâtre, Lucas joue de la guitare, notamment de la country avec son père et l’un de ses frères, restés en famille à Toronto. Lui découvre la vie à Ottawa et continue de se mettre en scène à travers des vidéos. Il se définit comme franco-ontarien, surtout depuis ces dernières années où il assume pleinement son identité francophone et apprécie particulièrement les événements communautaires, comme la semaine de la francophonie. Quant au futur : « J'aimerais imaginer que je vivrai de mon art, en Ontario, en français et en anglais. J’espère aussi que je ferai du doublage car c'est quelque chose que j'aime beaucoup”. En tout cas, le Théâtre français de Toronto sera ravi de l’accueillir !